Selon le groupe immobilier de luxe, Knight Frank, 95.000 nouveaux super riches vont rejoindre ce club très sélect. Ils participent déjà à la flambée des prix dans certaines régions d'Asie, comme Hong Kong, Bali ou Ghangzhou.
C'est la liste la plus fermée du monde. N'y rentre pas qui veut. Forbes estime à 1.426 le nombre de milliardaires dans le monde , avec une fortune agrégée de 5,4 trilliards de dollars. Pas de quoi remplir un stade de football, mais de quoi en fabriquer des milliers. Mais à côté des milliardaires, il existe un autre classement, celui des « super riches », publié par Knight Frank, un spécialiste de l'immobilier haut de gamme. Ces « super riches », appelés aussi High-Net-Worth Individuals (HNWI), à New-York, Dubaï, Londres et Genève, disposent chacun d'un patrimoine total de plus de 30 millions de dollars. Et selon la septième édition du « Wealth Report » de Knight Frank , leur nombre va augmenter de 50 % au cours des dix prochaines années.. Décidément tout augmente.
En 2012 déjà, le nombre de « super riches » a crû de 8.700, soit une progression de 5 %. En un an, « la richesse totale de ces particuliers a augmenté de 566 milliards de dollars pour atteindre les 26.000 milliards ». Et au cours des 10 prochaines années, ils seront 95.000 de plus à intégrer ce classement. L'équivalent de la ville de Roubaix. Sans surprise, la plus forte progression est attendue en Asie et en Amérique Latine, même si les Américains continuent de représenter le gros des troupes (ils sont 13 dans le top 20 de Forbes). Selon le cabinet, les Etats-Unis devraient d'ailleurs conserver le leadership jusqu'en 2022. D'après Liam Bailey de Knight Frank : « La plus grande concentration de richesse est actuellement située dans les zones bien établies d'Amérique du Nord et d‘Europe. Cependant, une forte croissance est à prévoir en Asie, en Amérique latine et au Moyen-Orient. La prochaine décennie connaîtra une importante augmentation des HNWI dans des villes comme Sao Paolo, Pékin et Mumbai. » Pour autant, Londres et New-York demeurent les villes fétiches des HNWI.
Il faut dire que globalement, les « super riches » ont tendance à rester entre eux et à se retrouver aux mêmes endroits, Londres et New-York donc, mais l'influence de l'Asie est « manifeste » selon le spécialiste de l'immobilier. Les prix des résidences de luxe commencent à flamber en Indonésie par exemple, à Jakarta (+38 % en un an) et à Bali (+20 %). En Chine, où l'on compte 83 milliardaires parmi les 5.000 membres des parlements locaux, à Guangzhou ou à Shanghai, en dépit des efforts du gouvernement pour freiner la hausse des prix ( cela a surtout entraîné une hausse des divorces ), les valorisations des biens de luxe ont aussi flambé. Idem à Hong-Kong avec une hausse des prix de l'immobilier de 8,7 % en 2012. En France, en revanche, la riche clientèle étrangère a eu tendance à déserter les bords de Seine . Monaco enfin conserve sa place en tête du classement des villes résidentielles les plus chères du monde. « La capacité à créer de la richesse ne semble pas enrayée par le ralentissement de l'économie, la demande des investisseurs en propriétés de luxe ne se tarit pas non plus », constate Liam Bailey. « Leurs valeurs ne semblent pas vouées à diminuer puisque les HNWI cherchent toujours à investir dans des biens tangibles, comme par exemple des propriétés de luxe dans les villes les plus influentes du monde. Toutefois, les résultats de l'étude montrent que l'intérêt pour des investissements immobiliers plus risqués revient, rouvrant les portes à des marchés immobiliers longtemps restés moribonds. »
Fort d'un patrimoine supérieur à 30 millions de dollars, les « super riches » dépensent aussi sans compter dans les produits de luxe. Le prix de certains biens explose également selon Knight Frank, et notamment les voitures de collection dont les prix ont bondi de 365 % en dix ans selon le « Luxury Investment Index ». Les asiatiques notamment se tournent aussi de plus en plus vers le vin et l'art.